Premiers essais
La loi du 1er décembre 1790 décide de la création d'une contribution foncière répartie par égalité proportionnelle sur toutes les propriétés foncières, mais les événements ont empêché la confection d'un cadastre général, dans toutes les communes. En Vendée, seule la matrice de L'Aiguillon-sur-Mer a été conservée (L 713) : elle liste pour 1791 les superficies propres à chaque propriétaire et les impositions correspondantes, les parcelles ne sont pas identifiées ni localisées.
L'arrêté du 12 brumaire an XI (3 novembre 1802) décide de la mise en place d'un cadastre par masse de culture à partir de relevés faits dans 1800 communes, dont 12 communes vendéennes ; celui-ci est trop imprécis pour une répartition équitable de l'impôt et les réclamations sont nombreuses.
Cadastre napoléonien
Devant ces difficultés, la loi 15 septembre 1807 décide de la création d'un cadastre parcellaire dans l'ensemble des communes avec un double objectif : assurer une répartition équitable de la contribution foncière et garantir la propriété individuelle. Les opérations cadastrales qui consistent dans l'arpentage parcellaire, le classement et l'évaluation des fonds, la confection des états de sections et matrices de rôles et la tenue des livres de mutation, démarrent immédiatement : c'est la naissance du cadastre napoléonien.
La réforme mise en place au 1er janvier 1822 impose une révision complète des bases de l'imposition : elle ne s'appuie plus sur la nature des biens mais sur leur valeur locative, et c'est désormais les départements qui prennent à leur charge les opérations cadastrales.
En 1841, l'intégralité des communes de Vendée est couverte mais le Préfet, devant le Conseil général, déplore "la manière défectueuse avec laquelle il a été exécuté dans les cantons les premiers cadastrés". Le Conseil admet l'utilité de la révision des opérations du cadastre pour les cantons de La Roche-sur-Yon (1808-1810), Fontenay-le-Comte (1809-1812), Saint-Hilaire-des-Loges (1810-1811), Moutiers-les-Mauxfaits (1811-1812) et Luçon (1812-1818). Cette première génération du cadastre, effective pour une partie du territoire seulement, est qualifiée ici de "cadastre primitif". Seule la commune de Château-Guibert, qui entre temps a intégré le canton de Mareuil-sur-Lay, échappe à cette reprise, réalisée entre 1842 et 1846.
Cadastre rénové
La loi du 16 avril 1930 pose le principe de la révision du cadastre : il s'agit d'une simple mise à jour des plans du cadastre napoléonien et d'une révision des évaluations foncières. Désormais, et pour obvier aux inconvénients rencontrés dans le cadastre napoléonien, ces plans sont l'objet de mises à jour régulières. En 1955, un décret du 30 avril ouvre la possibilité d'une réfection des plans du cadastre reposant sur un nouvel arpentage : les noms de sections concernées sont alors à double lettre. Cette procédure concerne les communes ou portions de communes où le parcellaire aurait beaucoup évolué.
Auparavant, une loi du 9 mars 1941 (validée par ordonnance du 7 juillet 1945) sur la réorganisation de la propriété foncière et le remembrement avait offert aux communes cette possibilité avec pour objectif de redynamiser la production agricole. Ces opérations sont menées par les services de l'agriculture puis les résultats sont incorporés dans les documents cadastraux (art.26). Les sections remembrées sont toujours identifiées par une double lettre commençant par Z, Y ou X.
Le cadastre, en mutation depuis les années 1970, est entièrement informatisé depuis les années 1990 ; depuis 2007, la dernière version des plans cadastraux est disponible sur le site cadastre.gouv.fr.